lundi 18 mai 2020

Visite en libraire

J'ai pu retourner en librairie ce samedi


Quel kif, de retourner dans ce genre d'endroit, une petite librairie jeunesse à l'écart du piétonnier de Mons, à l'écart du centre commercial. Florilège a, comme bon nombre de commerces de proximité, subi de plein fouet le manque de client, la frilosité des habitués qui n'osent pas encore revenir malgré toutes les mesures prisent pour limiter la propagation du virus. La peur véhiculée par-ci par-là n'est évidemment pas pour résoudre ce genre de comportement.

Même après avoir discuté avec la libraire qui, pour le moment est obligée de travailler toute seule, je ne saurais me faire une idée précise de l'état de la situation, je devine qu'elle est grave. Il est de notre devoir de citoyen de soutenir, plus que jamais le commerce local, tous ces indépendants qui se donnent corps et âme pour vivre de leur passion.

Voilà donc mes 4 achats de ce week-end : Les contes de A à Z (je vais les énoncer dans l'ordre dans lequel je les ai vus ^^), j'en avais parlé dans un ancien blog, je me souvenais de la couverture, je l'avais emprunté à la bib de Mons pour écrire un article sur les contes. J'aime beaucoup les sombres illustrations qui n'en restent pas moins très expressives. Et, pour le coup (bien que je ne savais pas cette info avant d'écrire l'article) j'aide aussi une "locale" puisque Françoise Rogier est Belge, né à Liège en 1966. Vous pouvez consulter une interview de l'autrice

La couverture du roman de Solotareff m'a tapé dans l'oeil ^^ Je connais de lui quelques albums (mon préféré est "Toi grand et moi petit") mais ne savais qu'il écrivait aussi des romans. On suit ici l'histoire secrète du microcosme de la forêt à travers des nouvelles (voire de très courtes histoires) classées par saison. Cela parle d'écureuil, de souris, de castors mais aussi de lutins, de petit peuple. C'est un recueil de contes, ça serait chouette si je pouvais... y puiser de l'inspiration ? (si pas dans le fond au moins dans la forme parce que je me dis que si je devais me remettre plus sérieusement à l'écriture ça serait plus facile de commencer par des histoires courtes ou très courtes et, avoir quelques codes de ce genre d'exercice ne peut pas me faire de tort) La forêt, plus le "Pas de panique Belette ! qui est une histoire se déroulant en automne,... on dirait que cette saison me manque déjà (et... OUI)





Pas de panique Belette raconte l'histoire de ce rongeur qui est apeuré dès le premier coup de vent et de la première pleur annonciateurs de l'automne. Elle se construit une fortification pour s'abriter... mais son amie la Taupe qui, au contraire adore cette période va lui offrir de quoi se réconforter.
Les illustrations de Tim Warnes ont achevé de me convaincre.
Pour les albums c'est un peu toujours la même technique, je lis la quatrième de couverture et une fois plongé dans l'album je regarde : la proportion de texte et image et la qualité des illustrations... autant dire que, pour les Tim Warnes je valide à chaque fois ^^

Le magicien d'Oz illustré par Benjamin Lacombe n'est pas pour moi. Je n'ai jamais lu cette histoire (et je vais la lire avant d'offrir ce magnifique objet-livre) mais les illustrations, bien que je les trouve très réussies et toujours aussi sublimes, ne sont pas mon style de prédilection. Mais si j'ai bien compris, on a ici une "nouvelle histoire" racontée depuis le point de vue de l'épouvantail. J'espère juste qu'il ne vaudrait pas mieux avoir déjà lu "Le magicien d'Oz" avant de lire ce nouvel angle...

Voilà cher.e.s lecteurices, j'espère vous faire un compte-rendu dans le courant de ce mois pour vous parler de mes expériences de lecture. Belle journée


vendredi 15 mai 2020

Vendredi 15 mai : journée internationale de la famille

Ce vendredi c'est la journée internationale de la famille, et, une fois n'est pas coutume, j'avais envie, non pas de parler d'albums dans lesquels ce thème est présent (vous vous rendrez compte qu'il y en a tellement) mais plutôt de vous parler de la présence (et des significations) de cette thématique dans la littérature de jeunesse.
En effet, avec un sujet aussi vaste que celui-là, les albums se multiplient. Tantôt nous parlant d'une mère célibataire, tantôt d'une fille qui a deux papas, ou d'un moment privilégié entre une maman et son petit garçon à l'heure de la panade, c'est aussi les relations entre frères et soeurs sous le regard des parents transposées dans le monde animal (la famille souris), l'aîné.e dont la mère est enceinte
etc etc

Madame porte le poids de la famille sur ses épaule
En 2014, au moment où, en France, Jean-François Coppé, tirait à boulets rouges sur l'album "Tous à poils", certains pour défendre l'ouvrage faisaient remarquer que, pourtant, l'album jeunesse restait dans l'ensemble assez gentillet dans la représentation de la famille qu'on pouvait retrouver dans la plupart de ces titres. La majorité des albums de l'époque semblait attester d'un noyau familial traditionnel avec parents hétéros et enfant.s. Le peu de titres se détachant de ce schéma tenant le rôle de bonne conscience du monde de l'édition.



Le 10 janvier 2016, Annie Rolland dans son article "Violence de la censure contre la littérature de jeunesse ou les effets d'une manipulation" publié sur ricochet-jeunes.org mettait en garde contre les censeurs réfractaires aux changements. En effet, se rendre compte que le monde change non seulement fait peur (on ne sait pas vers quoi on va) mais nous mets face à notre...remplaçabilité. "Ne rien transmettre aux enfants que je ne connaisse moi-même et que je tiens pour acquis, rejeter les changements sociétaux, rejeter le progrès, rejeter l'évolution des idées, pour que le monde de demain soit identique à celui que j'ai connu."

Papa différent, papa aimant
Ce n'est pas à moi à dire si ça va mieux, si toutes les sensibilités sont représentées et le sont bien. Il me semble que ça fait longtemps que l'on n'a pas entendu de polémique sur le contenu des albums, concernant la représentation de la famille. Les censeurs ont trouvé d'autres chevaux de bataille laissant les familles monoparentales, recomposées, homosexuelles... non conventionnelles de côté (aux oubliettes)

Et, avec l'omniprésence des réseaux sociaux plus ou moins spécialisés dans la littérature de jeunesse, l'impression d'avoir accès à des albums sur différents types est plus marqué (bien que je pense aussi que ces albums sont un peu plus édités qu'avant). En effet, comment savoir si la littérature de jeunesse contenait beaucoup d'albums parlant des familles non traditionnelles lorsqu'il fallait feuilleter tout le catalogue d'une maison d'édition puis d'une autre etc etc. Désormais, il est plus facile de se rendre compte de la richesse de la production, je pense aux sélections dans babelio ( pour le plus généraliste) mais aussi à la mare aux mots (ce site spécialisé en litté jeunesse) qui, en faisant une recherche par thème permet de trouver une foultitude d'albums sur ce sujet ou encore le site de ricochet (bien évidemment) qui offre plus de 600 titres (classés par date je vous rassure) sur le thème de la famille
Qu'importe la différence (et sa grandeur) une famille est une famille

Donc voilà, article court, (c'est mon premier, l'envie de le poster prime sur celle de l'alimenter) mais de ce que j'ai pu lire à droite à gauche pour construire ce texte : la famille (et tous les sujets qui gravitent autour) est un thème fondamental dans la littérature de jeunesse et met en lumière cette volonté qu'avaient les éditeurs de bercer les enfants dans un monde qui est doux et rassurant. Avec le temps, la production s'est affranchie de ces barrières et a introduit petit à petit des genres de familles qui sont loin d'être traditionnelles mais qui montre que l'amour prime sur la différence. Même si chaque famille traverse des difficultés (des crises de confiance, de la violence etc) la représentation de la famille dans les albums est bien souvent celle illustrant un amour véritable et primordial, ciment entre les membres qui la composent.